Manifeste d'économistes atterrés

Livre Manifeste d'économistes atterrés

Crise et dettes en Europe. 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l'impasse

LLL,


Com­men­taires

La crise financiĂšre qui a Ă©clatĂ© en 2007 et 2008 Ă  soulevĂ© son lot de questions quant au bien-fondĂ© des politiques Ă©conomiques nĂ©olibĂ©rales et Ă  la toute-puis­sance des marchĂ©s financiers. Ces derniers, soumis Ă  une logique Ă©conomique de rentabilitĂ© maximale et jouissant d’une libertĂ© quasi-to­tale, ont conduit l’économie mondiale Ă  une crise sans prĂ©cĂ©dent, qui a engendrĂ© des dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques et sociaux importants. L’auteur part du constat suivant : la crise Ă©conomique et financiĂšre n’a pas remis en question les modĂšles libĂ©raux qui rĂ©gissent l’économie europĂ©enne depuis trois dĂ©cennies. Bien au contraire, les États europĂ©ens persistent dans leurs schĂ©mas de pensĂ©e nĂ©olibĂ©rale en enchaĂźnant programmes de rĂ©formes et mesures d’austĂ©ritĂ© au mĂ©pris de l’équilibre social. DĂ©nonçant dix fausses Ă©vidences dont le seul but est de justifier le bien-fondĂ© des politiques nĂ©olibĂ©rales menĂ©es en Europe, l’auteur soumet au dĂ©bat vingt-deux mesures pour Ă©laborer une nouvelle stratĂ©gie permettant Ă  l’Europe de sortir de l’impasse. BooksInShort recommande cet opuscule, destinĂ© non seulement aux Ă©conomistes mais Ă©galement Ă  tous les citoyens europĂ©ens, car il relance le dĂ©bat sur la stratĂ©gie Ă©conomique de l’Europe et invite Ă  une rĂ©flexion critique sur les questions d’actualitĂ© Ă©conomique et politique, et notamment les discours des experts, en mettant en Ă©vidence « la fragilitĂ© de leurs diagnostics ».

Points Ă  retenir

  • MalgrĂ© la crise financiĂšre, le pouvoir de la finance n’est pas remis en cause.
  • Les programmes d’ajustements Ă©conomiques exacerbent l’instabilitĂ©.
  • La solvabilitĂ© des États ne doit pas ĂȘtre Ă©valuĂ©e uniquement par les agences de notation.
  • La dette publique n’est pas prin­ci­pale­ment le fait d’un excĂšs de dĂ©penses publiques.
  • RĂ©duire les dĂ©penses publiques ne rĂ©duira pas forcĂ©ment la dette publique.
  • Baisser les impĂŽts ne stimule pas la croissance mais crĂ©e, au contraire, un phĂ©nomĂšne de « re­dis­tri­b­u­tion Ă  rebours ».
  • L’Union europĂ©enne doit renforcer le modĂšle social europĂ©en.
  • « L’euro, bouclier contre la crise » n’est qu’un mythe.
  • Il faut refonder l’Union europĂ©enne.
  • Les pays de l’Union europĂ©enne doivent s’engager vers la voie d’une vĂ©ritable solidaritĂ© europĂ©enne.
 

Résumé

Les marchés financiers ne sont pas remis en cause

La crise financiĂšre qui a secouĂ© l’économie mondiale en 2007 et 2008 n’a pas abouti Ă  la remise en question des schĂ©mas de pensĂ©e qui prĂ©valent depuis plus de trois dĂ©cennies, pas plus qu’elle n’a affaibli le pouvoir de la finance. En Europe, les États persistent Ă  appliquer des programmes « d’ajustements structurels » dont le seul effet est, in fine, d’avoir des rĂ©percussions nĂ©gatives sur l’économie domestique et de creuser les inĂ©galitĂ©s sociales. L’idĂ©e qu’il importe de dĂ©velopper les marchĂ©s financiers pour garantir une « allocation efficace du capital » perdure au sein mĂȘme des instances Ă©conomiques europĂ©ennes, quand bien mĂȘme leur effet nĂ©gatif sur l’activitĂ© Ă©conomique a Ă©tĂ© maintes fois dĂ©montrĂ©. On en veut pour preuve les nouvelles rĂ©gulations financiĂšres qui visent Ă  garantir l’intĂ©gritĂ© et la prĂ©pondĂ©rance des marchĂ©s financiers, alors que la crise Ă©conomique a mis en Ă©vidence leur instabilitĂ© et leur fragilitĂ©. DĂšs lors, pour les dĂ©fenseurs de la thĂ©orie de l’efficience des marchĂ©s, tout boule­verse­ment ou crise ne peut ĂȘtre imputable qu’à la malhonnĂȘtetĂ© de certains acteurs financiers isolĂ©s.

« Sous la pression des marchĂ©s financiers, la rĂ©gulation d’ensemble du capitalisme s’est transformĂ©e en profondeur, donnant naissance Ă  une forme inĂ©dite de capitalisme que certains ont nommĂ©e « capitalisme patrimonial », « capitalisme financier » ou encore « capitalisme nĂ©olibĂ©ral ». »

Afin d’endiguer les consĂ©quences nĂ©gatives des marchĂ©s financiers sur l’économie, il apparaĂźt nĂ©cessaire d’envisager la mise en place d’un cadre rĂšglementaire pour sĂ©parer les activitĂ©s des acteurs financiers, rĂ©duire la spĂ©culation et plafonner les commissions des traders.

Les marchés financiers sont-ils efficients ?

L’hypothĂšse de l’efficience des marchĂ©s financiers transpose de maniĂšre erronĂ©e le mĂ©canisme des marchĂ©s de biens ordinaires aux marchĂ©s financiers. En effet, lorsque le prix d’un bien augmente, les producteurs augmentent leur offre alors que la demande baisse, ce qui a pour effet d’entraĂźner une baisse des prix et, Ă  terme, de retrouver un niveau d’équilibre. Au contraire, sur un marchĂ© financier, quand le prix augmente, la demande suit le mouvement car cette hausse de prix est synonyme de rendement accru. Ceci a pour effet d’alimenter les bulles spĂ©culatives entraĂźnant une forte progression des prix sans corrĂ©lation rĂ©elle avec la valeur sous-ja­cente.

« La crise est interprĂ©tĂ©e non pas comme un rĂ©sultat inĂ©vitable de l’instabilitĂ© propre aux marchĂ©s financiers dĂ©rĂ©gulĂ©s, mais comme l’effet de la malhonnĂȘtetĂ© et de l’ir­re­spon­s­abilitĂ© de certains acteurs financiers mal encadrĂ©s par les pouvoirs publics. »

Pour rĂ©duire cette spĂ©culation dĂ©sta­bil­isatrice, des contrĂŽles stricts sur les mouvements de capitaux ainsi que l’imposition de taxes sur les trans­ac­tions financiĂšres doivent ĂȘtre envisagĂ©s.

Les marchés financiers sont-ils favorables à la croissance économique ?

La finance de marchĂ©, qui s’est pro­gres­sive­ment substituĂ©e au financement bancaire des in­vestisse­ments, a eu un impact nĂ©gatif sur l’activitĂ© Ă©conomique. En effet, en exigeant un rendement de 15 Ă  25 %, les marchĂ©s financiers limitent ainsi l’in­vestisse­ment aux seuls projets dont la rentabilitĂ© est jugĂ©e suff­isam­ment acceptable, ce qui ralentit la croissance Ă©conomique. Dans le mĂȘme temps, la valeur ac­tion­nar­i­ale s’est imposĂ©e comme concept dominant dans les relations entre la finance et les entreprises, en poussant les dirigeants des entreprises cotĂ©es en Bourse Ă  considĂ©rer l’en­richisse­ment de leurs ac­tion­naires comme Ă©tant « leur mission premiĂšre » et en entraĂźnant des exigences de rentabilitĂ© in­souten­ables. Cette course au profit gĂ©nĂšre non seulement de faibles taux d’in­vestisse­ment mais maintient une pression Ă  la baisse sur les salaires et donc sur le pouvoir d’achat.

« La place prĂ©pondĂ©rante occupĂ©e par les marchĂ©s financiers ne peut donc conduire Ă  une quelconque efficacitĂ©. Plus mĂȘme, elle est une source permanente d’instabilitĂ©, comme le montre clairement la sĂ©rie in­in­ter­rompue de bulles que nous avons connue depuis 20 ans. »

Pour pallier l’impact nĂ©gatif des marchĂ©s financiers sur la croissance Ă©conomique, il semble justifiĂ© de proposer des solutions al­ter­na­tives de financement aux entreprises afin de limiter leur dĂ©pendance envers les marchĂ©s, d’augmenter l’imposition sur les trĂšs hauts revenus pour freiner les exigences ir­ra­tionnelles de rendement tout en s’assurant que l’intĂ©rĂȘt de toutes les parties prenantes au sein des entreprises soit pris en considĂ©ration.

SolvabilitĂ© des États et marchĂ©s financiers

Les opĂ©rateurs de marchĂ© Ă©valueraient le risque de souscrip­tion Ă  un emprunt d’État en fonction de la situation objective des finances de cet État, selon les partisans de l’efficience des marchĂ©s financiers. Or, ces Ă©valuations peuvent parfois produire des prix dĂ©connectĂ©s de la rĂ©alitĂ© Ă©conomique. En outre, Ă©valuer la valeur d’un titre financier, par essence un droit sur des revenus futurs, suppose des prĂ©visions sur ce futur qui sont largement le fruit d’un jugement ou une estimation. Ainsi, les agences de notation financiĂšre chargĂ©es d’évaluer le risque de solvabilitĂ© des emprunteurs publics attribuent des notes reposant en partie sur des Ă©lĂ©ments subjectifs, voire avec des visĂ©es spĂ©culatives.

« Avec la montĂ©e en puissance de la valeur ac­tion­nar­i­ale, s’est imposĂ©e une conception nouvelle de l’entreprise et de sa gestion, pensĂ©es comme Ă©tant au service exclusif de l’actionnaire. »

Afin de limiter le pouvoir arbitraire des agences de notation, il serait pertinent d’assurer l’indĂ©pendance financiĂšre des États en assurant un rachat de leurs titres oblig­ataires par la BCE. Par ailleurs, une rĂ©gle­men­ta­tion plus stricte devrait garantir la trans­parence et l’indĂ©pendance des mĂ©thodes de calcul des agences.

DĂ©ficit public et croissance Ă©conomique

Il est erronĂ© de croire que la dette publique est le fait de « dĂ©penses sociales inconsidĂ©rĂ©es ». À la faible croissance Ă©conomique engendrĂ©e par la crise bancaire et financiĂšre s’est ajoutĂ©e une contre-rĂ©volution fiscale qui a entraĂźnĂ© une baisse importante des recettes de l’État. De mĂȘme, croire que les dĂ©penses publiques ralen­tis­sent le taux de croissance de l’économie est une erreur, car ce sont justement les in­vestisse­ments et les dĂ©penses publiques dans le domaine de l’éducation, de la santĂ©, de la recherche et des in­fra­struc­tures qui bĂ©nĂ©ficient Ă  la croissance Ă©conomique.

« Un titre financier est un droit sur des revenus futurs : pour l’évaluer il faut prĂ©voir ce que sera ce futur. »

Pour maintenir le taux de croissance de l’économie, il est impĂ©ratif de prĂ©server le niveau des prestations sociales et de renforcer les dĂ©penses publiques au niveau de la recherche, de l’éducation, etc. Il faut Ă©galement prĂ©coniser une plus grande trans­parence en matiĂšre de dette publique notamment en dĂ©terminant, par le biais d’un audit national, l’origine de cette dette et l’identitĂ© des dĂ©tenteurs de titres.

Augmenter les impĂŽts pour stimuler la croissance

Depuis le dĂ©but des annĂ©es 80, les États europĂ©ens se sont lancĂ©s dans une politique de rĂ©ductions d’impĂŽts, voire pour certains d’entre eux, de dumping fiscal, avec pour objectif de stimuler la croissance Ă©conomique et d’attirer les in­vestis­seurs. Ces rĂ©formes fiscales ont augmentĂ© le dĂ©ficit public et n’ont, en rĂ©alitĂ©, fait que creuser les disparitĂ©s sociales, les ad­min­is­tra­tions publiques s’étant endettĂ©es auprĂšs des couches privilĂ©giĂ©es et des marchĂ©s financiers pour financer ce dĂ©ficit. Para­doxale­ment, ces baisses d’impĂŽts ont ainsi crĂ©Ă© « un mĂ©canisme de re­dis­tri­b­u­tion Ă  rebours ».

« Faute d’har­mon­i­sa­tion fiscale, les États europĂ©ens se sont livrĂ©s Ă  la concurrence fiscale, baissant les impĂŽts sur les sociĂ©tĂ©s, les hauts revenus et les patrimoines. »

Afin de rĂ©Ă©quilibrer les finances publiques, il convient de repenser de maniĂšre plus Ă©quitable la re­dis­tri­b­u­tion de la fiscalitĂ© directe, notamment en supprimant les niches et les exonĂ©rations fiscales consenties aux entreprises sans retombĂ©es positives sur l’emploi, ainsi qu’en augmentant les taux d’impĂŽt sur le revenu.

L’Europe et le modĂšle social europĂ©en

L’Europe d’aujourd’hui balance entre deux modĂšles rad­i­cale­ment diffĂ©rents. D’un cĂŽtĂ©, une Europe prĂŽnant un modĂšle dĂ©fendant sa protection sociale et son service public et de l’autre, une Europe libĂ©rale soumise aux exigences de la mon­di­al­i­sa­tion et de la concurrence Ă  outrance, qu’elle soit sociale ou fiscale, et ce, au mĂ©pris des spĂ©cificitĂ©s Ă©conomiques de chaque État membre. En outre, en autorisant la libre circulation des capitaux extra-europĂ©ens sur son marchĂ© intĂ©rieur, l’Europe a soumis celui-ci aux contraintes de rendement des capitaux in­ter­na­tionaux.

« Une rĂ©duction simultanĂ©e et massive des dĂ©penses publiques de l’ensemble des pays de l’Union ne peut avoir pour effet qu’une rĂ©cession aggravĂ©e et donc un nouvel alour­disse­ment de la dette publique. »

Pour que le modĂšle social europĂ©en puisse vĂ©ritablement retrouver sa lĂ©gitimitĂ©, l’Europe se doit de renĂ©gocier sa politique de libre circulation des capitaux et des marchan­dises avec le reste du monde tout en implĂ©mentant au sein de ses États membres des politiques communes con­traig­nantes afin de favoriser le progrĂšs social.

« L’Euro, bouclier contre la crise », mythe ou rĂ©alitĂ© ?

Force est de constater que l’euro n’a pas assurĂ© la stabilitĂ© monĂ©taire ni constituĂ© le rempart escomptĂ© contre la crise financiĂšre. La structure mĂȘme de l’union monĂ©taire n’a fait qu’amplifier les consĂ©quences de la crise Ă©conomique. En effet, les politiques macroĂ©conomiques, dictĂ©es par la stratĂ©gie Ă©conomique globale de la zone euro, sont appliquĂ©es sans tenir compte des spĂ©cificitĂ©s propres Ă  chaque État membre, entraĂźnant ainsi une disparitĂ© des croissances. Si pour certains États membres, l’euro n’a pas tenu ses promesses de croissance, pour d’autres au contraire, la croissance s’est affirmĂ©e mais au prix d’ajustements et d’austĂ©ritĂ©s salariales qui n’ont fait que creuser d’avantage les inĂ©galitĂ©s sociales intereuropĂ©ennes et nationales.

« La dette publique est bien un mĂ©canisme de transfert de richesses, mais c’est surtout des con­tribuables ordinaires vers les rentiers. »

L’Allemagne en est l’exemple le plus frappant, avec la mise en place d’un modĂšle Ă©conomique promouvant la dĂ©gradation de la protection sociale. Par ailleurs, le dĂ©sĂ©quilibre accru au sein de la zone euro entre les États du Nord (qui ont diminuĂ© le coĂ»t du travail et accumulĂ© les excĂ©dents extĂ©rieurs) et les États du Sud (qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une forte croissance grĂące Ă  de faibles taux d’intĂ©rĂȘt mais en accumulant les dĂ©ficits extĂ©rieurs), ainsi que l’absence de co­or­di­na­tion commune en matiĂšre de politique budgĂ©taire n’ont fait qu’accentuer les effets pervers de la crise Ă©conomique au sein de la zone euro.

« L’Europe sociale est restĂ©e un vain mot, seule l’Europe de la concurrence et de la finance s’est rĂ©ellement affirmĂ©e. »

Pour que l’euro puisse vĂ©ritablement servir de « bouclier » en cas de crise Ă©conomique, il apparaĂźt donc nĂ©cessaire de coordonner les politiques macroĂ©conomiques au sein de la zone euro, de rĂ©duire les dĂ©sĂ©quilibres commerciaux et de crĂ©er une Banque de rĂšglements qui rĂ©girait les prĂȘts entre États europĂ©ens.

Développer une véritable solidarité européenne pour sortir de la crise

La crise Ă©conomique ayant mis en Ă©vidence les failles struc­turelles de la zone euro, et notamment la dĂ©pendance financiĂšre des États envers les marchĂ©s en l’absence de possibilitĂ© de financement via les banques centrales, les spĂ©culateurs se sont attaquĂ©s aux dettes des pays les plus fragiles tels que la GrĂšce, l’Espagne et l’Irlande.

« L’euro aurait dĂ» ĂȘtre un facteur de protection contre la crise financiĂšre mondiale. AprĂšs tout, la suppression de toute incertitude sur les taux de change entre monnaies europĂ©ennes a Ă©liminĂ© un facteur majeur d’instabilitĂ©. »

Pour soutenir ces pays et endiguer la fiĂšvre spĂ©culative, les instances europĂ©ennes ont crĂ©Ă© un Fonds de sta­bil­i­sa­tion en imposant Ă  ses bĂ©nĂ©ficiaires des engagements rigoureux en matiĂšre de politique budgĂ©taire. C’était l’opportunitĂ© tant attendue pour les adeptes du nĂ©olibĂ©ralisme de monter au crĂ©neau et de fustiger la politique de protection sociale, coupable selon eux de favoriser la crise. Leur leitmotiv : des politiques budgĂ©taires re­stric­tives et des mesures d’austĂ©ritĂ© sans prĂ©cĂ©dent sont la seule voie pour sortir de l’impasse.

« La crise offre aux Ă©lites financiĂšres et aux tech­nocraties europĂ©ennes la tentation de mettre en Ɠuvre la « stratĂ©gie du choc », en profitant de la crise pour radicaliser l’agenda nĂ©olibĂ©ral. »

La rĂ©alitĂ© est que de telles mesures n’auraient pour effet que de peser lourdement sur la croissance des pays de la zone euro, d’accroĂźtre les inĂ©galitĂ©s et de com­pro­met­tre l’équilibre social, alors l’Europe devrait s’engager dans une politique d’in­vestisse­ments dans les secteurs d’avenir, tels que l’écologie, porteurs d’emplois et de croissance.

Une rĂ©flexion sur l’opportunitĂ© de dĂ©velopper une fiscalitĂ© et un budget europĂ©ens communs dans un but de convergence Ă©conomique et fiscale, assortis d’un plan europĂ©en de souscrip­tion auprĂšs du public ou de crĂ©ation monĂ©taire de la BCE, poserait les jalons d’une solidaritĂ© Ă©conomique Ă  l’échelle de l’UE.

À propos des auteurs

Philippe Askenazy est chercheur au CNRS, Thomas Coutrot est co-prĂ©sident et membre du Conseil sci­en­tifique d’Attac, AndrĂ© OrlĂ©an est directeur de recherche au CNRS et directeur d’études Ă  l’EHESS, Henri Sterdyniak est directeur de dĂ©partement Ă  l’OFCE.