Les mirages du management

Livre Les mirages du management

Comment éviter de prendre des belles histoires pour la réalité

Free Press,
Également disponible en : Anglais


Com­men­taires

Cet ouvrage majeur vous fera changer d’avis sur la maniĂšre d’atteindre l’excellence managĂ©riale et sur les critĂšres Ă  prendre en considĂ©ration en matiĂšre de gestion d’entreprise et d’in­vestisse­ments. Phil Rosenzweig remet en question de maniĂšre volon­taire­ment provo­ca­trice les concepts en vigueur liĂ©s aux caractĂ©ristiques de performance d’une entreprise. Il s’interroge avec pertinence sur la conclusion de plusieurs recherches antĂ©rieures dans lesquelles certaines entreprises affichaient une performance qualifiĂ©e ‘d’excellente’. Il semblerait que certaines techniques de recherche biaisĂ©es aient conduit les auteurs Ă  attribuer Ă  tort de bons rĂ©sultats Ă  des entreprises qui ne les avaient jamais atteints ou n’étaient jamais parvenues Ă  les maintenir. Rosenzweig communique clairement ses arguments irrĂ©futables tout en les Ă©tayant d’exemples spĂ©cifiques et de recherches originales, qui donnent tout son poids Ă  cet ouvrage remarquable. Un livre in­con­tourn­able que BooksInShort vous recommande de dĂ©guster sans modĂ©ration.

Points Ă  retenir

  • On parle ‘d’effet de halo’ lorsque tout ce qui concerne une entreprise ou une personne vous inspire quelque chose de positif, que cela soit justifiĂ© ou non.
  • L’effet de halo trouve sa source dans la thĂ©orie de la dissonance cognitive : les individus souhaitent avoir une image cohĂ©sive du monde et choisissent d’ignorer les faits qui ne cor­re­spon­dent pas Ă  leurs idĂ©es prĂ©conçues.
  • Certains best-sell­ers de la littĂ©rature du management se sont basĂ©s sur des illusions liĂ©es Ă  la performance des entreprises. Leurs auteurs ont Ă©tĂ© victimes de l’effet de halo.
  • De nombreuses Ă©tudes com­mer­ciales tentent d’extrapoler des rĂ©sultats positifs Ă  partir d’une faible corrĂ©lation.
  • Aucune rĂ©ponse ni formule toute faite n’expliquent comment bien gĂ©rer une entreprise.
  • Tom Peters, qui a co-Ă©crit In Search of Excellence, a dĂ©clarĂ© que ses donnĂ©es Ă©taient ‘factices’.
  • Le cours des actions de la moitiĂ© des grandes entreprises citĂ©es dans Built to Last n’a pas rĂ©ussi Ă  surpasser l’indice S&P 500 au cours des 5 annĂ©es qui ont suivi la publication du livre.
  • La performance d’une entreprise est une donnĂ©e relative. Son Ă©valuation ne peut se faire que dans un contexte con­cur­ren­tiel.
  • La rĂ©ussite Ă  long terme est constituĂ©e d’une succession de rĂ©ussites Ă  court terme.
  • MĂ©fiez-vous des histoires d’entreprises auxquelles on prĂȘte une dimension sci­en­tifique.
 

Résumé

Les grandes illusions

Les in­vestis­seurs et les chefs d’entreprises sont guidĂ©s par diverses illusions. Soumis Ă  une pression considĂ©rable pour atteindre des rĂ©sultats financiers sat­is­faisants, ils sont friands d’histoires simples et in­struc­tives Ă  propos de grands dirigeants qui auraient transformĂ© leur entreprise en machine bien rĂŽdĂ©e et source de profit. Une plĂ©thore d’ouvrages, rĂ©digĂ©s par des consultants et des enseignants, relatent ces mythes que les cadres d’entreprise Ă©tudient et analysent, en espĂ©rant reproduire la rĂ©ussite des icĂŽnes de l’industrie. Mais ils font fausse route. Ces rĂ©cits de rĂ©ussites com­mer­ciales ne sont que des leurres. Pis encore, leurs ex­pli­ca­tions extrĂȘmement simplifiĂ©es incitent les cadres Ă  penser qu’un ‘super dirigeant’ ou qu’un nouveau business plan peuvent rĂ©soudre facilement leurs problĂšmes. Pour s’affranchir de ces fantasmes encombrants, les cadres doivent adopter un regard plus critique sur l’origine de ces rĂ©cits et choisir avec davantage de dis­cerne­ment ce qu’ils considĂšrent comme rĂ©alisable. Ils doivent surmonter leur engagement Ă©motionnel et Ă©viter les solutions miracles. Un examen critique rĂ©vĂšle en effet que de nombreuses solutions dĂ©crites dans ces histoires d’entreprises reposent sur des illusions de rĂ©sultats et performance.

Illusion n° 1 : l’effet de halo

Si vous avez d’une entreprise une impression globale positive, tout ce qui la concerne vous inspirera quelque chose de positif, que cela soit justifiĂ© ou non. À l’inverse, si vous en avez une mauvaise opinion, il sera plus facile de tout considĂ©rer d’un Ɠil critique. On parle ‘d’effet de halo’ et celui-ci s’applique aussi bien aux entreprises qu’aux personnes. Il trouve sa source dans la thĂ©orie de la dissonance cognitive, selon laquelle les individus souhaitent Ă  tel point avoir une image cohĂ©sive du monde qu’ils ignorent les faits ou les impressions qui ne cor­re­spon­dent pas Ă  leurs idĂ©es prĂ©conçues. Une fois que l’un des Ă©lĂ©ments d’une entreprise est jugĂ© positif, le besoin d’une vision du monde unifiĂ©e et globale pousse les individus Ă  juger pos­i­tive­ment tout autre Ă©lĂ©ment, qu’il soit liĂ© ou non. La mĂȘme rĂšgle s’applique aux conclusions nĂ©gatives. Par exemple, les personnes Ă  qui l’on a affirmĂ© que leur groupe de test avait rĂ©pondu cor­recte­ment aux questions ont dĂ©clarĂ© que celui-ci Ă©tait uni et motivĂ©. Celles qui ont appris que leur groupe avait mal rĂ©pondu ont rĂ©torquĂ© qu’il Ă©tait inefficace et dĂ©pourvu d’ambition.

Illusion n° 2 : corrĂ©lation et causalitĂ©

L’effet de halo fausse la plupart des tentatives d’évaluation des per­for­mances des cadres, parce qu’il leur attribue Ă  tort des caractĂ©ristiques qui sont censĂ©es stimuler la performance. Celles-ci ont peut-ĂȘtre un lien, ou non. Les qualitĂ©s d’un cadre d’entreprise con­stituent-elles le rĂ©sultat ou la cause d’une performance ? De nombreuses Ă©tudes confondent corrĂ©lation et causalitĂ©, ou extrapolent des rĂ©sultats positifs Ă  partir d’une faible corrĂ©lation. Pour expliquer une causalitĂ© ou isoler l’impact d’une seule variable, vous devez comparer les donnĂ©es dans le temps. ParallĂšlement, afin d’isoler le pouvoir de l’effet de halo, les analystes rĂ©alisent des expĂ©riences Ă  l’aide de variables dĂ©pendantes et indĂ©pendantes pour quantifier la performance des entreprises. Ces expĂ©riences nĂ©cessitent des donnĂ©es financiĂšres pertinentes, ainsi que des donnĂ©es subjectives relatives au leadership des dirigeants, Ă  la culture d’entreprise et aux stratĂ©gies utilisĂ©es. Certains chercheurs se sont appuyĂ©s sur des articles de revues spĂ©cialisĂ©es ou sur des Ă©tudes de cultures d’entreprise, mais ces derniers sont Ă©galement imprĂ©gnĂ©s de l’effet de halo. La plupart des Ă©tudes sur le leadership, la clientĂšle ou la culture d’entreprise se fondent sur des ob­ser­va­tions per­son­nelles, dont les rĂ©sultats sont faussĂ©s par cet effet de halo.

Illusion n° 3 : l’explication unique

La performance d’une entreprise dĂ©coule de divers facteurs. Il est impossible de la mesurer avec prĂ©cision Ă  l’aide d’un seul critĂšre. Plusieurs ouvrages et Ă©tudes ont tentĂ© de lier la performance Ă  un changement unique et spĂ©cifique au niveau de la gestion des ressources humaines, de la re­spon­s­abilitĂ© sociale de l’entreprise ou de son leadership. Ces Ă©tudes sont peu reprĂ©sentatives, car elles s’appuient sur une seule explication ou n’expliquent pas la relation entre une variable isolĂ©e, tel que le leadership, et d’autres variables clĂ©s, telle que la gestion des ressources humaines.

Illusion n° 4 : tirer les conclusions qui s’imposent

Les chercheurs participent Ă  cette illusion lorsqu’ils s’emploient Ă  identifier des caractĂ©ristiques ou des traits communs aux plus grandes entreprises. Ils s’intĂ©ressent na­turelle­ment aux meilleures entreprises qu’ils sĂ©lectionnent dans leur Ă©chan­til­lon­nage : il est alors impossible de comparer une entreprise mal gĂ©rĂ©e Ă  l’échantillon. Le best-seller In Search of Excellence, de Tom Peters et Bob Waterman, commet cette erreur, outre le fait que les recherches associĂ©es prĂ©sentent des lacunes. L’ouvrage, qui Ă©tudie 43 entreprises et Ă©tablit la liste de 8 facteurs communs aux plus per­for­mantes, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme le fruit de recherches rigoureuses. Cependant, en 2001, Peters a expliquĂ© que les auteurs avaient ‘truqué’ leurs donnĂ©es et sĂ©lectionnĂ© de grandes entreprises avant de terminer leur recherche. Ils ont ainsi choisi leurs sujets sous l’influence de l’effet de halo. En se contentant d’étudier des entreprises phares, ils ont biaisĂ© leur sĂ©lection d’échantillons. MalgrĂ© ses faiblesses, In Search of Excellence a Ă©tĂ© un succĂšs commercial pour trois raisons : il raconte une histoire que les gens voulaient entendre, il a Ă©tĂ© publiĂ© au moment oĂč les con­struc­teurs automobiles japonais sup­plan­taient les entreprises amĂ©ricaines et il se concentre sur des facteurs simples tels que les clients, la plan­i­fi­ca­tion et les ressources humaines. Il laisse toutefois une question en suspens : les facteurs identifiĂ©s par les auteurs ‘con­tribuent-ils’ Ă  la performance ou sont-ils des Ă©lĂ©ments ‘issus’ de cette performance ?

« L’une des principales raisons qui font que nous adorons les articles prĂ©sentĂ©s comme des histoires, c’est qu’ils ne se contentent pas de rapporter des faits isolĂ©s, mais Ă©tablissent des liens de cause Ă  effet, attribuant souvent Ă  des individus le mĂ©rite de la rĂ©ussite ou la re­spon­s­abilitĂ© de l’échec. Â»

Built to Last, un autre ouvrage commercial populaire Ă©crit par Jerry Porras et Jim Collins, prĂ©sente d’autres problĂšmes structurels, mĂȘme s’il compare des entreprises ‘vi­sion­naires’ Ă  des entreprises moins per­for­mantes au sein d’un mĂȘme secteur. Pour Ă©tablir des com­para­isons pertinentes, les auteurs ont effectuĂ© des recherches subjectives ap­pro­fondies et Ă©tudiĂ© des rĂ©cits provenant de mĂ©dias spĂ©cialisĂ©s. À l’instar d’In Search of Excellence, ce livre conclut que les meilleures entreprises tablent sur les ressources humaines, les valeurs, la culture d’entreprise, l’action et la spĂ©cialisation. Ce constat soulĂšve une question cruciale : ces Ă©lĂ©ments con­duisent-ils Ă  une bonne performance ou en rĂ©sultent-ils ?

Illusion n° 5 : des mĂ©thodes de recherche rigoureuses

Des mĂ©thodes de recherche rigoureuses et qui s’appuient sur un Ă©chan­til­lon­nage important peuvent aboutir Ă  de bons rĂ©sultats, Ă  condition d’utiliser les bonnes techniques et des donnĂ©es de haute qualitĂ©. Built to Last utilise des mĂ©thodes de recherche rigoureuses et une importante quantitĂ© d’in­for­ma­tions, mais ses rĂ©sultats sont fortement subjectifs, dans la mesure oĂč ses auteurs ont tirĂ© des conclusions biaisĂ©es par l’effet de halo. La qualitĂ© de l’ensemble de vos donnĂ©es est donc essentielle.

Illusion n° 6 : la rĂ©ussite permanente

Certaines entreprises ‘vi­sion­naires’ citĂ©es dans Built to Last ont pĂ©riclitĂ© par la suite. 6 des 16 entreprises parmi plus per­for­mantes de 1991 Ă  2000 ont rĂ©alisĂ© des rĂ©sultats infĂ©rieurs au rendement S&P 500 au cours des 5 annĂ©es qui ont suivi la publication de l’ouvrage. Les Ă©lĂ©ments qui, selon les auteurs, per­me­t­taient aux entreprises de rĂ©ussir, n’étaient sans doute finalement que des effets secondaires de leurs actions. On peut s’étonner que les entreprises citĂ©es dans Built to Last ne soient pas restĂ©es au sommet des marchĂ©s boursiers : en rĂ©alitĂ©, il est presque impossible d’afficher con­tin­uelle­ment des per­for­mances supĂ©rieures Ă  celles du marchĂ©. Il en est d’autant plus difficile d’expliquer les facteurs de rĂ©ussite de ces entreprises.

« Il est difficile de maintenir une performance trĂšs Ă©levĂ©e, et la raison en est simple. Dans un systĂšme de libertĂ© des marchĂ©s, les profits importants tendent Ă  dĂ©cliner sous l’effet de ce qu’un Ă©conomiste appelait ‘les forces Ă©rosives de l’imitation, de la concurrence et de la dĂ©possession’. Â»

Une Ă©tude plus approfondie des donnĂ©es indique que leur performance n’était ni linĂ©aire ni cohĂ©rente, mais erratique et en dĂ©clin. Au fil du temps, la performance se stabilise Ă  cause des variables du marchĂ© (concurrence, imitation, re­nou­velle­ment, etc.). La rĂ©ussite est, par essence, difficile Ă  atteindre et Ă  pĂ©renniser, et aucun programme prĂ©cis ne permet d’assurer un succĂšs permanent. La rĂ©ussite Ă  long terme est constituĂ©e d’une succession de rĂ©ussites Ă  court terme : penchez-vous plutĂŽt sur celles-ci.

Illusion n° 7 : la performance absolue

Dans une Ă©conomie con­cur­ren­tielle, la performance ne peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e isolĂ©ment. Vous devez comparer la performance de votre entreprise avec celle d’entreprises Ă©voluant au sein du mĂȘme secteur, lĂ  oĂč s’exerce la concurrence. Une Ă©tude majeure a sĂ©vĂšrement critiquĂ© Kmart, en lui reprochant de n’avoir pu satisfaire Ă  plusieurs critĂšres de performance. De 1994 Ă  2002, Kmart a pourtant amĂ©liorĂ© de maniĂšre sig­ni­fica­tive son chiffre d’affaires, une mesure de l’efficacitĂ©. Cependant, mĂȘme ses gains les plus importants ont Ă©tĂ© minimes en comparaison de ceux de son concurrent, Wal-Mart. Dans la mesure oĂč la performance d’une entreprise est relative et non absolue, l’évaluer hors de son contexte con­cur­ren­tiel est dĂ©nuĂ© de sens.

Illusion n° 8 : la mauvaise comprĂ©hension

Dans De la performance Ă  l’excellence, Jim Collins Ă©crit que les cadres ayant un point de vue cohĂ©rent et poursuivant des objectifs de maniĂšre mĂ©thodique sont souvent plus efficaces que ceux qui suivent plusieurs stratĂ©gies. Selon Collins, une approche constante et cohĂ©rente permet de mieux rĂ©ussir. Par contraste, une Ă©tude approfondie a rĂ©vĂ©lĂ© que les individus ayant une perception du monde plus ‘flexible’ et qui se fonde sur davantage d’in­for­ma­tions font des prĂ©visions plus prĂ©cises que ceux qui ont des points de vue plus rigides. Pour Collins, les grandes entreprises devraient suivre une direction ferme et constante, quelles que soient les Ă©volutions rencontrĂ©es. La recherche soutient le contraire : les entreprises qui s’adaptent obtiennent de meilleurs rĂ©sultats. MĂȘme si les entreprises efficaces suivent des stratĂ©gies prĂ©cises, leur rĂ©ussite n’est donc en rien garantie.

Illusion n° 9 : la science exacte

En affaires, peu de choses sont certaines. La prĂ©cision de la science ne s’applique pas au commerce. Les ‘lois de la nature’ uni­verselles ne rĂ©gissent pas les entreprises et aucune formule ne permet de ‘rĂ©pliquer’ une bonne stratĂ©gie de gestion. Les re­spon­s­ables ne peuvent ni prĂ©voir, ni reproduire les Ă©tapes qui font la rĂ©ussite d’une entreprise, mĂȘme s’il serait apprĂ©ciable d’obtenir des rĂ©sultats garantis. Cette prĂ©visibilitĂ© n’arrive que dans les expĂ©riences sci­en­tifiques.

De grands espoirs

La popularitĂ© d’ouvrages spĂ©cialisĂ©s tels que In Search of Excellence, Built to Last et De la performance Ă  l’excellence varie en fonction du talent narratif de leurs auteurs, et non de la fiabilitĂ© des recherches et des donnĂ©es. Ces best-sell­ers racontent les histoires captivantes de petites entreprises en difficultĂ© qui se sont transformĂ©es en gĂ©ants mondiaux. Les Ă©coles de commerce tentent Ă©galement d’expliquer comment des entreprises se hissent au sommet. Les spĂ©cialistes dissĂšquent la performance or­gan­i­sa­tion­nelle et Ă©tudient de nouvelles techniques. Ils tentent de dĂ©couvrir quels aspects mineurs des amĂ©liorations au niveau or­gan­i­sa­tion­nel peuvent accroĂźtre la performance, tout en restant dans les limites strictes du cadre expĂ©rimental. Le rĂ©sultat malheureux en est la pop­u­lar­i­sa­tion d’histoires de rĂ©ussites d’entreprises auxquelles on prĂȘte une dimension sci­en­tifique. Cette approche s’avĂšre gĂ©nĂ©ralement extrĂȘmement populaire, ce qui permet Ă  Tom Peters et Ă  Jim Collins de facturer re­spec­tive­ment leur prestation de confĂ©rencier 85 000 et 150 000 dollars. Les cadres d’entreprise qui assistent Ă  ces confĂ©rences ou se plongent dans ces livres ap­pren­nent-ils rĂ©ellement les secrets de la performance optimale dans le monde de l’entreprise ? À priori, non. Si les entreprises peuvent stimuler la performance de nombreuses maniĂšres, les cadres, eux, disposent de peu de ressources sci­en­tifiques fiables. Ils devraient plutĂŽt s’employer Ă  dĂ©ployer une stratĂ©gie et mener des actions efficaces.

« Nous mourons tous d’envie de savoir comment Ă©chapper au destin apparemment inĂ©luctable du dĂ©clin, puis de la mort. Â»

Inutile d’entrer dans l’éternel dĂ©bat entre stratĂ©gie et exĂ©cution. Dans de nombreux cas, une performance mĂ©diocre est le rĂ©sultat d’une stratĂ©gie mĂ©diocre, non d’une exĂ©cution mĂ©diocre. Le plus grand danger est de penser que l’on peut dĂ©cider que son entreprise sera efficace et que l’on sera responsable en cas d’échec. Une entreprise ne fonctionne pas de cette maniĂšre. Dans la rĂ©alitĂ©, aucune rĂ©ponse ni formule toute faite n’expliquent comment assurer de bonnes per­for­mances. Le succĂšs d’une entreprise est Ă  court terme et instable. La plupart des stratĂ©gies prĂ©sentent un risque. Ce qui rend une entreprise efficace peut nuire Ă  une autre, et une bonne dĂ©cision ne mĂšne pas toujours au bon rĂ©sultat. Ne soyez pas complaisant : une approche crĂ©ative et rĂ©flĂ©chie fondĂ©e sur de bons principes de gestion est toujours plus efficace que l’inertie. Relevez des dĂ©fis quotidiens. Si vous deviez choisir une voie Ă  suivre, essayez celle de la ‘persĂ©vĂ©rance’.

À propos de l’auteur

Phil Rosenzweig enseigne Ă  l’IMD (In­ter­na­tional Institute for Management Development) Ă  Lausanne, en Suisse. Il est titulaire d’un Ph.D. de la Wharton School, UniversitĂ© de Penn­syl­vanie, et a Ă©galement enseignĂ© Ă  la Harvard Business School.